Les effets positifs des campagnes de lutte contre le tabagisme ont permis aujourd’hui de ne plus permettre aux fumeurs de fumer à l’intérieur des bâtiments publics. Mais ils sont dès lors plus enclins à laisser leurs mégots par terre plutôt que dans un cendrier, tout comme le font malheureusement très souvent les automobilistes sur les routes.
Les mégots de cigarettes rejetés dans l’environnement sont alors transportés avec les eaux de ruissellement des rues vers les égouts, les rivières et, finalement, vers l’océan et ses plages. Les filtres de cigarettes représentent le déchet le plus souvent ramassé sur les plages chaque année. La quasi totalité des cigarettes vendues dans le monde sont filtrées et le mégot jeté est irrémédiablement contaminé par du goudron, de la nicotine et d’autres additifs du tabac connus pour être cancérigènes et/ou toxiques.
L’industrie du tabac représente un désastre environnemental à travers toutes les étapes de son cycle de production, depuis la culture du tabac jusqu’à la gestion des déchets de ses produits. Cette industrie émet chaque année environ 80 millions de tonnes de CO₂, soit plus que certains pays comme le Danemark ou la Croatie, et génère une pollution comparable à celle des industries pétrolière, de la mode rapide et de la viande.
Cycle de pollution du tabac
- Culture et production : La culture de tabac, qui se concentre dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, requiert des ressources massives et épuise les sols tout en générant des émissions importantes de gaz à effet de serre. Elle implique en plus souvent l’usage de pesticides et de fertilisants qui contaminent les sols et les eaux.
- Consommation et déchets : Les mégots de cigarettes, constituant le déchet le plus fréquemment retrouvé dans l’environnement, se décomposent en microplastiques toxiques et relâchent des produits chimiques dangereux dans les sols et les cours d’eau. On estime que leur élimination totale pourrait équivaloir à la suppression de 16 millions de voitures des routes chaque année en termes de réduction des émissions de CO₂.
- Nouveaux produits : Les cigarettes électroniques de type puffs et les produits de tabac chauffé, souvent à usage unique, introduisent de nouveaux types de polluants, notamment des plastiques, des métaux lourds et des batteries lithium-ion, qui posent des risques spécifiques pour l’environnement lorsqu’ils ne sont pas correctement éliminés. Fort heureusement, la plupart des vapoteuses sont encore aujourd’hui remplissables et l’interdiction des puffs devient de plus en plus courant, comme c’est le cas en France.
Efforts réglementaires et solutions proposées
Face à cette situation, les experts recommandent des solutions en amont plutôt qu’en aval, telles que l’interdiction des filtres en plastique et des produits jetables, la mise en place de taxes dissuasives et le soutien à la reconversion des agriculteurs de tabac vers des cultures alternatives plus durables. L’Union européenne, par exemple, envisage de faire payer les producteurs de filtres plastiques pour encourager le développement d’alternatives biodégradables, bien que ces dernières restent souvent elles-mêmes polluantes.
Initiatives globales et appel à une action systémique
L’ONU et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) collaborent pour intégrer la lutte contre la pollution tabagique dans les traités internationaux sur le plastique et la protection de l’environnement, soulignant ainsi le besoin de solutions globales. La reconnaissance par l’ONU du droit à un environnement sain constitue une étape clé dans la responsabilisation des États et des entreprises pour qu’ils prennent des mesures tangibles.
L’impact environnemental du tabac va au-delà des enjeux de santé publique : il s’agit d’une menace pour les écosystèmes, nécessitant une réponse urgente et systémique.
L’acétate de cellulose dans les mégots de cigarettes
Les mégots sont faits d’acétate de cellulose, une forme de plastique non biodégradable. Si nous supposons qu’il faut plus d’une décennie pour que les mégots de cigarettes se désintègrent dans la nature, cela pour 4,5 billions de mégots par an jetés au sol, nous commençons à nous faire une idée de l’ampleur du problème de pollution que cela pose.
Oui, le papier qui recouvre le filtre est biodégradable, mais les fibres du filtre en acétate de cellulose ne le sont pas. Des études en laboratoire montrent que les fibres d’acétate de cellulose sont photodégradables mais non biodégradables. Elles se désintègrent et se dispersent principalement dans l’environnement et personne ne sait vraiment ce qui arrive à ces microfibres dans l’environnement, mais il est probable qu’elles soient consommées par les poissons. Bien entendu, tout comme le plastique, les fabricants de tabac sont d’avis que l’élimination appropriée de ces déchets toxiques reste la responsabilité du consommateur, c’est la fameuse fable du producteur qui accuse le consommateur.
Megot.com vous propose un tour d’horizon du problème environnemental majeur que représente le mégot de cigarette qui, en addition au tabagisme meurtrier, représente une menace extrêmement sérieuse pour notre planète.
Comprendre les enjeux de la pollution
Nous vous proposons en trois chapitres seulement l’essentiel des informations à connaître pour bien comprendre la problématique des mégots de cigarettes.