Naissance du tabagisme

En 1809, Louis Nicolas Vauquelin, professeur de chimie à l’Ecole de médecine de Paris, isole le principe actif du tabac : la nicotine. Appelée ainsi en référence à Jean Nicot, ambassadeur de France au Portugal durant la fin du XVIème siècle, dont l’histoire raconte qu’il soigna les migraines du fils de Catherine de Médicis grâce au tabac.

Le tabac, à mâcher, à priser ou à fumer, a fourni d’importants revenus aux gouvernements de nombreux pays. En France, il a été frappé d’un droit d’entrée dès 1624. En 1674, l’État français s’est réservé le monopole de la fabrication et de la vente du tabac. Ce monopole a été brièvement supprimé en 1791, mais a été rétabli en 1810 et 1811.

La culture, la fabrication et la vente du tabac sont finalement libéralisées par l’Assemblée nationale en 1791. La cigarette apparaît, elle, entre 1830 et 1840 et constitue un moyen efficace et peu coûteux pour l’utilisation du tabac. Le tabagisme prend son envol à un tel point que, dès 1868, l’Association Française contre l’abus du tabac est créée et demande à être reconnue d’utilité publique en 1881.

En 1865, le service des tabacs relevait de la Direction générale des manufactures de l’État, qui a également été chargée de la gestion du monopole des allumettes en 1890. Le Service d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes (S.E.I.T.A.) a été créé en 1926.

En 1944, les G.I. américains venus libérer l’Europe apportent avec eux leurs cigarettes blondes. Depuis, le tabac blond et les marques américaines envahissent l’Europe.

Les premières études épidémiologiques prouvant la toxicité du tabac ont été réalisées en 1950. En 2000, l’État français s’est désengagé de la Seita, qui détenait le monopole de la production et de la distribution des cigarettes.

Le tabac dans la société française

La loi Evin, introduite en France en 1991, a eu un impact significatif sur la consommation de tabac, qui a diminué de 98 000 à 55 000 tonnes entre 1991 et 2008. Cette baisse est également attribuée à l’inflation des prix du tabac à partir de 1991. Le tabac, autrefois considéré comme un produit de consommation courante, est maintenant perçu comme une toxicomanie dont il faut se débarrasser. L’acte de fumer est passé d’une norme à une déviance sociale, en particulier à une époque où la demande éthique et l’exigence de santé sont fortes. Le tabac est désormais considéré juridiquement, avec l’alcool, comme une drogue récréative légale.

La signification sociale du tabac est de plus en plus associée à des notions négatives telles que la gêne, le risque, le danger, la dépendance et la mort. Depuis 1950, la perception du danger du tabac a évolué : jusqu’en 1976, l’abus de tabac était considéré comme dangereux ; puis le produit lui-même a été considéré comme intrinsèquement dangereux. Aujourd’hui, le tabagisme passif est considéré comme une menace pour la société dans son ensemble, pas seulement pour les fumeurs. Il faut ajouter désormais à la longue liste des méfaits du tabac, la triste dimension écologique des mégots.

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